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précédent suivant AccueilAvions, Lela Presse, Hors série 24
Livre d'Or ACY
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Livre d'Or ACY
Avions,hors série 25
collection Cdt Berger
Internet, DGAC Dijon
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Internet, DGAC Dijon
photo perso prise printemps 2009
Diorama représentant un pilote en train de s'équiper avant de repartir avec son FW réparé et pour l'instant à l'abri dans son alvéole
Avions, Lela Presse, Hors série 24
origine internet inconnue
origine internet inconnue
Jean Moreau lui même réserviste ( diplomé Etat Major, la guerre le mobilisera Lt Colonel ) continue son activité en faveur et de sa ville et de l'aviation. Après l'echec de l'installation d'usines aéronautiques à Auxerre, il cherche à faire venir un Régiment de chasse ( 1 200 personnels à prévoir ). Les évènements allant plus vite que les travaux sur le terrain d'Auxerre le projet est abandonné, on pense un temps aux approches du gouffre à installer une patrouille DAT ( défense aérienne du territoire ) pour protéger Héry, St Florentin et Chemilly . Rien ne verra le jour. L'industrie aéronautique de guerre tourne à plein régime maintenant, mais sous-traitants et services de l'état ne suivent pas . Des LéO 45 flambants neufs s'entassent au Bourget, à portée d'un ennemis de plus en plus probable, dans l'attente d'aller à Marignannes recevoir leurs équipements militaires . 8 d'entres eux seront désserrés à Auxerre dans cette attente. La presse locale retrace un nouveau débat concernant un centre industriel à Auxerre, est-cela qui aboutira au grandiose projet d'Atelier Blindé de la plaine de Cravant ? On mobilise à Auxerre le GAO 545, Groupe Aérien d'Observation armé essentiellement par des réservistes, équipé d'antiques Potez 27 avant d'aller rejoindre son affectation "guerre" dans le nord. Automne 1939 enfin, on installe à Auxerre le CES 4/122 ( Centre d'Entretien Spécialisé ) qui fera l'entretien et les réparations des Curtis H 75 de Reims et St Diziers pendant la Campagne de France.Le journal de marche du GC II/4 mentionne souvent Auxerre, notament le 16 mai 40 où y est inscrit " : En fin de soirée, le Lt Hlobil part à Auxerre.Il emmène à la Station Service Curtis-où il parait qu'il y a une bande de mécaniciens qui en une nuit vous remettent un avion à neuf-l'avion du Cdt Borne touché hier" Enfin, bien à l'abri de la ligne Maginot et confortablement installée sur ses "bases aériennes", concept très récent ( en général munis de piste en herbe qui deviendront vite de véritables bourbiers...) rien n'avait été prévu comme avion de transport et de servitude. On réquisitionne alors des appareils civils de tous types ( gros avions d'Air France ou petits appartenants à des particuliers ) pour créer les SAL ( Sections Aériennes de Liason) que commandera Jean Moreau, il semble bien qu'il ait établi son Etat-Major plaine des Isles... Malgré ces efforts, l'AA doit rapidement reculer en ce début d'été 1940. Le GC II/3 se replie à Auxerre le 11 juin et y cohabite avec le GC II/2 qui arrive le 12 au 13 juin.Le 13, ce sont les GC II/4 et II/6 qui arrivent. Chacun tente de se loger et se nourrir pour le mieux, les "trains roulants" de ces unités doiventse frayer un chemin sur les routes encombrées de l'exode. Bref, c'est la panique sur ce petit terrain, bien plat et bien dégagé où dispersion et camoufflage sont impossibles!HEUREUSEMENT, tout ce passe bien et le 15 juin au matin, le terrain à retrouvé son calme ( pour très peu de temps ). Voici comment le journal du GC II/4 relate son arrivée à Auxerre : " Jeudi 13 juin: ce que je disais hier c'est confirmé aujourd'hui même:nous quittons Pouan pour rejoindre Auxerre. Nous y arrivons pour avoir la stupéfaction de trouver deux groupes de chasse déja installés sur le terrain où le camouflage parait une douce illusion, et où la longueur de la piste rappelle à Tesseraud de bien tristes souvenirs et oblige quelques pilotes à remettre prudement de la gomme, ça va être gai. . ." Le 14 juin, alors qu'il a rejoint Nevers (où il n'était pas attendu ) le GC II/4 note "et nous attendons l'échelon roulant pendant que quelques pilotes repartent à Auxerre chercher des Curtis que le Cdt Villars nous a demandé d'emmener avec nous. C'est tout le Centre de Réparation des Curtis qui doit déménager et il n'y a pas de pilote pour emmener les avions " sources Hors série n° 34 du Fana de l'Aviation et www.gc2-4.com Les 14 et 15 Juin la Wehrmacht pénètre dans l'Yonne par le Sénonais et les célèbres Stukas entrent dans la partie, ils bombardent celon le manuel de la Blitzkrieg, gares, carrefours et terrains d'aviation en priorité, puis troupes et civils sur les routes.Dès l'aube, la plaine des iles reçoit la visite de ces avions de malheur...un jour trop tard heureusement. Le 15 au soir, la plaine des Isles "accueille" de tristes oiseaux à croix noires. Le 16 Juin, l'Sgt/chef Bressieux abat un Henschel 126 de reconnaissance à Clamecy et l'Adj/chef Leblanc et sa patrouille du GC III/3 basé alors à Avord, partis en mission de reconnaissance vers Troyes pour voir si l'ennemis y est déja, a la surprise de trouver ces avions de la Luftwaffe installés sur le terrain d'Auxerre où il souhaitait donner un amical bonjour.Au lieu de cela, la patrouille passe à l'attaque et abat 2 henschel 126 au sud d'Auxerre, et lors de sa passe sur l'aérodrome, un Do 17 de reconnaissance en finale percute au sol un ME 109 de la JG 27 stationnée plaine des Isles.En effet, 3 staffel de Me 109 resteront à Auxerre jusqu'au 19 Juin avant de rejoindre Nevers.Le 18 Juin arrivent les Stukas du Sgt 77 qui a bombardé Auxerre le 15, un staffel suivra les Me 109 à Nevers, les autres restant à Auxerre quelques jours avant de rejoindre le Cotentin, face à l'Angleterre, prochaine cible de la Luftwaffe de Goering. Le calme retombe sur notre terrain, on peut imaginer les moutons qui observent ces évènements et ces fracas...il va se passer quelques années avant que des avions reviennet plaine des iles... .
collection Cdt Berger
collection Bruno Durringer
L'aérodrome connait donc une intense activité durant les années 30. L'ACY s'y développe rapidement, les travaux d'aménagement se poursuivent et l'Armée de l'Air utilise "son terrain" régulièrement. Les politiques sentent bien que la situation internationale se dégrade, et si l'on est persuadé que l'Armée Française est la meilleure du monde ( entendons par là à l'époque l'armée de terre ) , ils sentent aussi que notre aviation, première du monde en 1918 est tombée bien bas. Il vont essayer de la moderniser et de lui redonner du volume sans en avoir l'air, à la fois pour des raisons politiques ( les français ne veulent plus de guerre ) qu'économiques. Cela peut expliquer l'essor du terrain d'Auxerre, l'Etat s'y interressant soudainement. Afin de donner une culture aéronautique aux français, l'état distribue des aides pour l'acquisition d'avions, des bourses pour former des pilotes ou des mécaniciens. Ce cheminement conduit à" L'Aviation Populaire" après 1936. Sous couvert de sport et de loisirs, on prépare des jeunes pour être recrutés par l'AA. La section Aviation Populaire à Auxerre va devenir très dynamique avec des sections vol moteur, vol à voile et mécanicien avion. Son moniteur, Jacques Lamblin de St Fargeau deviendra AS des As des réservistes en 39/40. Ces petits terrains comme Auxerre permettent de "mailler" le territoire et d'entrainer les réservistes, même si comme toujours chez nous, toujours avec un minimum de moyens bien sûr...il ne faut pas exagérer non plus...
LES ANNEES NOIRES
collection Cdt Berger
Livre d'Or ACY
Livre d'Or ACY
collection Cdt Berger
L'armistice signé, l'ennemi devient occupant. Auxerre se trouve en zone occupée calme et n'a aucun besoin d'aviation qu'il masse face à l'Angleterre. Il a besoin pourtant de locaux pour loger ses troupes, entretenir ses véhicules, mais aussi "gérer" la masse de prisonniers ramassés plus ou moins hagards sur les routes dans la région.. L'aérodrome va donc servir de dortoir, de centre de tri de prisonniers et de base logistique locale.. Bien entendu, il récupère les épaves d'avions qui semblent joncher le terrain qui aurait servi de casse, le métal, alliges spéciaux, huile et carburants sont toujours bienvenus en temps de guerre. Malheureusement pour Herr Hitler, la Bataille d'Angleterre ne se déroule pas vraiment comme prévu, et encore une fois d'une guerre courte on passe à une occupation de longue durée. Il faut donc construire. Les allemands commencent à construire en dur le "camps sud" pour y loger ses cadres, officiers et sous-officiers.Un Mess est édifié avec des cuisines capables de sortir 1 000 repas( celon un état des lieux fait à la libération ), ce mess fera la joie de nos aviateurs et gendarmes après la libération. Ensuite, il construit en "temporaire" au futur camps central, en bois et goudron pour sa soldatesque et les troupes de passage. Il utilise surtout les ateliers auto ( construits peut être lors de la Campagne de France ? ) .L'Yonne est un département relativement calme, agéable à vivre avec sa bonne chaire et ses vignobles, il n'y a que quelques résistants qui gâchent un peu la vie, mais oh, rien de grave... Mais Auxerre n'est pas le monde, et les alliés reprennent lentement du poil de la bête. Quand ceux-ci reprennent l'initiative et notament bombardent les installations parisiennes où l'occupant s'était confortablement installé, celui-ci doit se protéger. Au second sementre 1943, les installations AGO de région parisienne déménagent vers les carrières de Cravant pour y installer un Frontreparatur, chargé des grosses réparations sur les FW 190 A du front ouest. Est-ce par problèmes techniques ou par discretion, ils n'utilsent peu ou pas la piste de Cravant, c'est plaine des Isiles que les chasseurs réparés sont testés et remis à leurs pilotes qui viennent les récupérer. En effet, il y a toutes les installations utiles pour un aérodrome, de la place pour construire des alvéoles de protection ( 8 alvéoles seront construites le long de l'Yonne ), des logements pour les téchniciens, voir des hangars supplémentaires. L'armée allemande étant comme toutes les armées, voir un peu plus que la moyenne, très paperrassière, on construit le camps central en dur, puis on agrandi les installations en créant un camps nord à la fois en dur et en temporaire. L'aérodrome retrouve une activité aérienne en devenant une annexe de Cravant . Qui occupe le terrain, combien de personnels...difficile à savoir, mais même les gendarmes arrivés dans les années 70 verront des panneaux didactiques en mécanique peints directement sur les murs. Il semble qu' Auxerre a servi aussi pour l'instruction de mécaniciens ou aides-mécaniciens avions .Evidement les archives allemandes de l'époque étant introuvables, impossible de savoir et les témoins sont rares...Il n'y a que les photos "avant et après" qui permettre de deviner... Comment se passe le départ précipité des allemands en aout 44 ? Il semble que le replis ait été rapide et très peu "guerrier", il faut dire qu'à priori ce ne sont que des téchniciens et logisticiens, car à part quelques destructions d'infrastructures aéronautiques ( radio, gonio, éclairage de nuit...) il ne semble pas y avoir eu de combats, heureusement pour le Groupe Bayard de Joigny qui conduit une attaque très "improvisée" du dépôt d'essence de Monéteau ( là ou aujourd'hui il y a le gymnase de Monéteau et on voit une cabanne d'époque sur le terrain racheté récement par les Ets Ploton ) sans casse. Ouf, l'aérodrome retrouve sa liberté ! Va-t-il redevenir un terrain d'aviation ? On le verra au prochain chapitre.